Le poids de la neige de Christian Guay – Poliquin
Rédigé le 24 février 2018
Première phrases du livre
La neige règne sans partage. Elle domine le paysage, elle écrase les montagnes. Les arbres s’inclinent, ploient vers le sol, courbent l’échine. Il n’y a que les grandes épinettes qui refusent de plier. Elles encaissent, droites et noires. Elles marquent la fin du village, le début de la forêt.
Près de ma fenêtre, des oiseaux vont et viennent, se querellent et picorent. De temps à autre, l’un d’eux observe la tranquillité de la maison d’un œil inquiet.
Pourquoi Le poids de la neige
Ce livre c’est Marie-Claude de Hop Sous La Couette qui m’a fortement donné envie de le lire (ses billets de présentation des prochaines sorties livresques sont démoniaques). On y parle de forêt, de solitude, de neige… il n’en fallait pas plus pour me séduire. Le hasard faisant souvent bien les choses, Babelio l’a proposé dans sa dernière Masse critique et Bingo, j’ai été sélectionnée (il faut dire que je n’avais postulé que pour celui-là pour maximiser mes chances de le recevoir).
Un homme venu rendre visite à son père est victime d’un grave accident de voiture. L’homme (dont on ne connait pas le prénom) est recueilli par les gens du village qui lui apprennent que son père est décédé. C’est l’hiver, les routes sont devenues impraticables et une panne générale d’électricité paralyse tout le pays. L’homme va être confié à Mathias, un vieil homme qui occupe une véranda dans une maison à l’écart du village. Mathias n’a qu’une envie, c’est de quitter cet endroit pour retrouver sa femme malade qui l’attend à la ville. Mathias accepte bon gré mal gré de s’occuper de cet homme en échange d’une place dans le convoi qui partira, dès que l’état des routes le permettra, vers la ville.
C’est un huis clos entre l’homme et Mathias que nous allons suivre ici, le temps d’un hiver. Au début, tout est relativement simple, mais au fur et à mesure que l’homme va se rétablir, une tension sous-jacente va naitre entre les deux hommes. L’on sent qu’à tout moment, tout peut déraper.
L’auteur reste dans le flou en ce qui concerne la panne d’électricité, mais l’on se doute que ce n’est pas une panne normale, car elle dure depuis un moment déjà. Il y a donc tout un réseau d’entraide qui se met en place dans le village pour tenter de survivre.
Mathias a installé dans le jardin, une perche graduée pour connaître l’épaisseur de la neige. L’auteur nous a donné l’occasion à nous lecteurs, grâce au titre des chapitres, de suivre l’évolution de cette couche de neige qui isole le village du reste du monde.
J’ai trouvé cela bien pensé et immersif. On stresse avec les personnages quand les centimètres augmentent encore et toujours et l’on commence à respirer quand on voit la neige fondre.
Toute cette neige rend le huis clos presque oppressant, et j’imaginais très bien ces deux hommes dans leur véranda de verre complètement ensevelie sous la neige.
J’ai beaucoup aimé l’écriture de Christian Guay – Poliquin qui est fluide et très agréable à lire. Les chapitres courts donnent un très bon rythme à l’histoire. J’ai lu cette histoire d’une traite, sous mon plaid et près du poêle.
La chose qui m’a quand même agacée dans ce récit c’est que tous les personnages – excepté l’homme dont on ne connaît pas le prénom, Mathias et Maria (la vétérinaire) — ont un prénom qui commence par un J . À chaque fois que l’on rencontrait une nouvelle personne, je me faisais la remarque ! L’auteur ne s’est pas cassé la tête à chercher des prénoms pour tous les habitants du village, il a pris le dictionnaire des prénoms à la lettre J !
Ce livre m’a rappelé le très bon «Dans la forêt» de Jean Hegland
J’ai vu que l’auteur avait écrit un autre livre « Le fil des kilomètres ». C’est l’histoire de l’homme (sans prénom) qui traverse le pays pour venir voir son père. Je vais bien évidemment me le procurer.
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Le poids de la neige de Christian Guay – Poliquin est publié dans la catégorie Lectures Canadiennes avec le(s)
J’ai beaucoup aimé le premier roman de l’auteur, Le fl des kilomètres (il y a un lien entre les deux romans). Celui-ci m’attend donc.
Je viens de le découvrir et j’ai hâte de le lire du coup.
Je suis vraiment ravie qu’il t’ait plu. Il te faut maintenant mettre la main sur « Le fil des kilomètres »!
Je n’avais même pas remarqué que les prénoms commençaient par un J!
Cela m’a perturbé cette histoire de prénom, c’est ballot, car après tu ne penses plus qu’à cela. Je ne sais pas pourquoi cela m’a sautée aux yeux, mais c’est anecdotique 🙂
Très drôle, le coup du J.
J’attends de le lire depuis un an, en réservation à la biblio. En fait, je devraias juste aller l’acheter… ce serait plus simple!
Ah, je l’ai lu début janvier, catégorie coup de coeur, nous nous retrouvons !
je ne l’ai pas vu passer chez toi, je file voir alors
Tu l’attends en réservation depuis un an ? Ils font quoi à ta bibliothèque ?? vas y cours l’acheter, il en vaut le coup 🙂
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